Téléphone mobile : transformé en éspion encore plus pernicieuse !
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Téléphone mobile : transformé en éspion encore plus pernicieuse !
ountain View (Californie) Envoyé spécial
Jusqu'à présent, la géo-localisation de votre mobile a servi à savoir où vous êtes. Bientôt, elle servira aussi à savoir qui vous êtes. Une équipe de spécialistes d'intelligence artificielle dirigée par le professeur Tony Jebara, de l'université Columbia de New York, a mis au point un système permettant de profiler un possesseur de téléphone portable sans rien lui demander, en se basant exclusivement sur ses déplacements quotidiens. Après une période d'observation continue des mouvements d'un téléphone, le moteur d'intelligence artificielle saura si son propriétaire est un homme ou une femme, jeune ou âgé, riche ou pauvre, dépensier ou avare, diplômé ou non, nomade ou sédentaire, employé stable ou précaire...
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En France, un système encadré mais permissif
Les services collectant des données personnelles de localisation des téléphones portables à des fins commerciales sont autorisés par la loi française, mais la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) rappelle que certaines conditions doivent être respectées.
Tout d'abord, les particuliers visés doivent être avertis que leurs données seront stockées et exploitées. Ensuite, le système doit comporter un mécanisme permettant à chacun d'exercer son "droit d'opposition", c'est-à-dire de refuser de recevoir un message commercial.
Lorsque les données sont collectées via une application téléchargée sur le mobile, celle-ci doit demander à son possesseur, à chaque mise en route, s'il accepte d'être localisé.
Si les données sont traitées en France et si les messages commerciaux sont diffusés sur le territoire français, les sociétés exploitantes sont, en théorie, tenues de s'enregistrer auprès de la CNIL. Cela dit, lorsqu'il s'agit d'entreprises étrangères (par exemple des petites start-up basées sur un autre continent), la CNIL n'a pas les moyens concrets de les contraindre.
Afin de détecter directement les déplacements des mobiles sans l'aide des opérateurs télécom, diverses entreprises privées (notamment les américains Google et Skyhook) recensent et localisent systématiquement tous les relais de téléphonie GSM et 3G présents sur le territoire français, ainsi que les réseaux Wi-Fi, individuels et collectifs. Elles alimentent ainsi des bases de données perpétuellement mises à jour.
D'autres systèmes repèrent les portables directement via le système de GPS, ou via les signaux Bluetooth, conçus à l'origine pour faire fonctionner les oreillettes sans fil et échanger des photos.
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Pour monétiser cette invention, une partie de l'équipe a créé une start-up baptisée Sense Networks, qui compte aujourd'hui une quinzaine d'employés, répartis entre New York et la Californie. Installé dans son petit bureau de Mountain View, près du campus de Google, le directeur technique de Sense Networks, Anand Venkatamaran, explique qu'il a d'abord fallu créer un système de collecte de données de mobilité des téléphones portables dans une zone donnée : "Nous avons réussi à créer une plate-forme "agnostique", c'est-à-dire capable de digérer n'importe quel type d'informations. On peut bien sûr pister les téléphones grâce aux relais télécoms, mais ce n'est pas toujours assez précis. On peut aussi repérer les smartphones quand ils passent à portée des réseaux Wi-Fi dont on connaît l'emplacement grâce des bases de données spécialisées. Enfin, avec les nouveaux smartphones, tout est à la fois facile et précis, puisqu'ils sont équipés d'une puce GPS qui diffuse leurs coordonnées de longitude et de latitude vers toute une gamme d'applications."
Deuxième étape : le moteur d'intelligence artificielle va analyser ces flux de données anonymisées, en déduire un ensemble de caractéristiques individuelles, et les segmenter selon les catégories prédéfinies telles que l'âge, le sexe, le revenu ou le niveau d'études : "La force de notre système, affirme M. Venkatamaran, est qu'il n'est absolument pas intuitif. Nos algorithmes ne reposent sur aucun présupposé humain, ils sont vierges de toute règle préconçue du genre "si ce téléphone est souvent dans un salon de beauté, il appartient probablement à une femme". Ces critères de bon sens sont en réalité naïfs et incertains." A terme, le système sera aussi capable d'améliorer automatiquement ses propres performances.
Pour commencer, les ingénieurs de Sense Networks fournissent à leur machine des données de mobilité de personnes dont ils connaissent déjà les caractéristiques, et laissent le moteur d'intelligence artificielle établir des modèles de déplacements par catégories.
Ensuite, quand on lui fournit des données appartenant à des personnes dont on ne sait rien, la machine effectue ses propres déductions statistiques, sans intervention humaine : "Par exemple, notre système calcule l'âge d'un possesseur de mobile en se basant sur sa vitesse moyenne de déplacement. Les jeunes bougent vite, souvent et de façon imprévisible. Les plus âgés se déplacent de façon plus lente et plus régulière. Aucun ingénieur n'y avait pensé."
Selon M. Venkataraman, le système sera même capable de fournir des pourcentages statistiques sur les habitudes alimentaires de ses cibles, ou encore de déterminer si un consommateur aura tendance à rester fidèle à ses marques préférées, ou si au contraire il sera capable d'en changer sur un coup de tête
Les premiers clients de Sense Networks seront sans doute les agences de publicité et de marketing et les professionnels du commerce en ligne, qui rêvent depuis toujours de profiler les utilisateurs de portables pour leur envoyer des messages publicitaires personnalisés et des offres commerciales ultra-ciblées. Sense Networks, qui vient de passer sous le contrôle du fonds de capital-risque californien Intel Capital, démarche activement ce secteur.
Au delà, les usages sont potentiellement infinis. M. Venkatamaran compte sur l'imagination de jeunes développeurs indépendants du monde entier qui pourront créer toutes sortes d'applications inédites, ludiques ou utilitaires, et venir se connecter sur sa plate-forme pour puiser dans ses données. En attendant, la société cherche à se faire connaître du grand public en créant ses propres applications.
La première a été CitySense, à l'usage des fêtards de San Francisco : un plan de la ville indiquant en temps réel les rues et les lieux publics les plus animés, où se concentrent les noctambules circulant en véhicules dotés de GPS et utilisant leurs portables. Elle a aussi expérimenté une application pour les New-Yorkais, CabSense : compte tenu de l'heure et du quartier, elle leur indique le carrefour où ils ont le plus de chance de croiser un taxi en maraude.
M. Venkataraman imagine déjà des services payants : "Nous pouvons déterminer qu'un possesseur de mobile prend le même train de banlieue tous les jours à la même heure. Nous pourrions lui proposer de regarder sur son smartphone un programme vidéo dont la durée correspond exactement à son temps de trajet."
Il rêve même de coupler son service avec celui d'un moteur de recherche : "Quand vous posez une question à Google via votre mobile, celui-ci pourrait la faire transiter par la plate-forme de Sense Networks. Ainsi, nous pourrions faire à Google des recommandations basées sur les informations personnelles que nous possédons sur vous. Le moteur vous renverrait alors des résultats sur mesure, spécialement adaptés à vos goûts ou à votre mode de vie." M. Venkataraman a trouvé le slogan qui résume sa démarche : "Plus besoin de faire de recherches, nous avons déjà trouvé ce que vous voulez. "
Yves Eudes
c 'est infame , abjecte !
Jusqu'à présent, la géo-localisation de votre mobile a servi à savoir où vous êtes. Bientôt, elle servira aussi à savoir qui vous êtes. Une équipe de spécialistes d'intelligence artificielle dirigée par le professeur Tony Jebara, de l'université Columbia de New York, a mis au point un système permettant de profiler un possesseur de téléphone portable sans rien lui demander, en se basant exclusivement sur ses déplacements quotidiens. Après une période d'observation continue des mouvements d'un téléphone, le moteur d'intelligence artificielle saura si son propriétaire est un homme ou une femme, jeune ou âgé, riche ou pauvre, dépensier ou avare, diplômé ou non, nomade ou sédentaire, employé stable ou précaire...
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Les services collectant des données personnelles de localisation des téléphones portables à des fins commerciales sont autorisés par la loi française, mais la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) rappelle que certaines conditions doivent être respectées.
Tout d'abord, les particuliers visés doivent être avertis que leurs données seront stockées et exploitées. Ensuite, le système doit comporter un mécanisme permettant à chacun d'exercer son "droit d'opposition", c'est-à-dire de refuser de recevoir un message commercial.
Lorsque les données sont collectées via une application téléchargée sur le mobile, celle-ci doit demander à son possesseur, à chaque mise en route, s'il accepte d'être localisé.
Si les données sont traitées en France et si les messages commerciaux sont diffusés sur le territoire français, les sociétés exploitantes sont, en théorie, tenues de s'enregistrer auprès de la CNIL. Cela dit, lorsqu'il s'agit d'entreprises étrangères (par exemple des petites start-up basées sur un autre continent), la CNIL n'a pas les moyens concrets de les contraindre.
Afin de détecter directement les déplacements des mobiles sans l'aide des opérateurs télécom, diverses entreprises privées (notamment les américains Google et Skyhook) recensent et localisent systématiquement tous les relais de téléphonie GSM et 3G présents sur le territoire français, ainsi que les réseaux Wi-Fi, individuels et collectifs. Elles alimentent ainsi des bases de données perpétuellement mises à jour.
D'autres systèmes repèrent les portables directement via le système de GPS, ou via les signaux Bluetooth, conçus à l'origine pour faire fonctionner les oreillettes sans fil et échanger des photos.
Sur le même sujet
Le HTC touch HD2 et l'iPhone d'Apple.
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Bouygues Telecom a indiqué n'avoir pas répondu à l'appel d'offres, n'ayant "pas besoin de fréquences additionnelles dans la bande de 2,1 gigahertz".
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Pour monétiser cette invention, une partie de l'équipe a créé une start-up baptisée Sense Networks, qui compte aujourd'hui une quinzaine d'employés, répartis entre New York et la Californie. Installé dans son petit bureau de Mountain View, près du campus de Google, le directeur technique de Sense Networks, Anand Venkatamaran, explique qu'il a d'abord fallu créer un système de collecte de données de mobilité des téléphones portables dans une zone donnée : "Nous avons réussi à créer une plate-forme "agnostique", c'est-à-dire capable de digérer n'importe quel type d'informations. On peut bien sûr pister les téléphones grâce aux relais télécoms, mais ce n'est pas toujours assez précis. On peut aussi repérer les smartphones quand ils passent à portée des réseaux Wi-Fi dont on connaît l'emplacement grâce des bases de données spécialisées. Enfin, avec les nouveaux smartphones, tout est à la fois facile et précis, puisqu'ils sont équipés d'une puce GPS qui diffuse leurs coordonnées de longitude et de latitude vers toute une gamme d'applications."
Deuxième étape : le moteur d'intelligence artificielle va analyser ces flux de données anonymisées, en déduire un ensemble de caractéristiques individuelles, et les segmenter selon les catégories prédéfinies telles que l'âge, le sexe, le revenu ou le niveau d'études : "La force de notre système, affirme M. Venkatamaran, est qu'il n'est absolument pas intuitif. Nos algorithmes ne reposent sur aucun présupposé humain, ils sont vierges de toute règle préconçue du genre "si ce téléphone est souvent dans un salon de beauté, il appartient probablement à une femme". Ces critères de bon sens sont en réalité naïfs et incertains." A terme, le système sera aussi capable d'améliorer automatiquement ses propres performances.
Pour commencer, les ingénieurs de Sense Networks fournissent à leur machine des données de mobilité de personnes dont ils connaissent déjà les caractéristiques, et laissent le moteur d'intelligence artificielle établir des modèles de déplacements par catégories.
Ensuite, quand on lui fournit des données appartenant à des personnes dont on ne sait rien, la machine effectue ses propres déductions statistiques, sans intervention humaine : "Par exemple, notre système calcule l'âge d'un possesseur de mobile en se basant sur sa vitesse moyenne de déplacement. Les jeunes bougent vite, souvent et de façon imprévisible. Les plus âgés se déplacent de façon plus lente et plus régulière. Aucun ingénieur n'y avait pensé."
Selon M. Venkataraman, le système sera même capable de fournir des pourcentages statistiques sur les habitudes alimentaires de ses cibles, ou encore de déterminer si un consommateur aura tendance à rester fidèle à ses marques préférées, ou si au contraire il sera capable d'en changer sur un coup de tête
Les premiers clients de Sense Networks seront sans doute les agences de publicité et de marketing et les professionnels du commerce en ligne, qui rêvent depuis toujours de profiler les utilisateurs de portables pour leur envoyer des messages publicitaires personnalisés et des offres commerciales ultra-ciblées. Sense Networks, qui vient de passer sous le contrôle du fonds de capital-risque californien Intel Capital, démarche activement ce secteur.
Au delà, les usages sont potentiellement infinis. M. Venkatamaran compte sur l'imagination de jeunes développeurs indépendants du monde entier qui pourront créer toutes sortes d'applications inédites, ludiques ou utilitaires, et venir se connecter sur sa plate-forme pour puiser dans ses données. En attendant, la société cherche à se faire connaître du grand public en créant ses propres applications.
La première a été CitySense, à l'usage des fêtards de San Francisco : un plan de la ville indiquant en temps réel les rues et les lieux publics les plus animés, où se concentrent les noctambules circulant en véhicules dotés de GPS et utilisant leurs portables. Elle a aussi expérimenté une application pour les New-Yorkais, CabSense : compte tenu de l'heure et du quartier, elle leur indique le carrefour où ils ont le plus de chance de croiser un taxi en maraude.
M. Venkataraman imagine déjà des services payants : "Nous pouvons déterminer qu'un possesseur de mobile prend le même train de banlieue tous les jours à la même heure. Nous pourrions lui proposer de regarder sur son smartphone un programme vidéo dont la durée correspond exactement à son temps de trajet."
Il rêve même de coupler son service avec celui d'un moteur de recherche : "Quand vous posez une question à Google via votre mobile, celui-ci pourrait la faire transiter par la plate-forme de Sense Networks. Ainsi, nous pourrions faire à Google des recommandations basées sur les informations personnelles que nous possédons sur vous. Le moteur vous renverrait alors des résultats sur mesure, spécialement adaptés à vos goûts ou à votre mode de vie." M. Venkataraman a trouvé le slogan qui résume sa démarche : "Plus besoin de faire de recherches, nous avons déjà trouvé ce que vous voulez. "
Yves Eudes
c 'est infame , abjecte !
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Re téléphone mobile...
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